Les aidants familiaux : leur quotidien

toutes les perturbations liées à l'âge ne sont pas du ressort de la maladie d'alzheimer. dans cet article, il est question des traits communs ou fréquents dans le vieillissement, qu'il soit normal ou en rapport avec les démences de type maladie d'alzheimer et autres démences séniles de même type, dites maladies apparentées. nous traiterons d'une manière générale des troubles mentaux et cognitifs, des perturbations comportementales et affectives et de leur incidence sur la vie des aidants familiaux.

aidants familiaux, quotidien

dans la société actuelle, ce sont le plus souvent les familles qui assurent un soutien à leur proche vieillissant ou atteint de pathologie invalidante. cet accompagnement au quotidien sur un temps long a des répercussions sur les relations familiales.

dans la plupart des cas, cette aide est prodiguée par une seule personne, une femme en général, auprès de son conjoint ou d'un parent. son rôle est un rôle de soutien, mais également au fil du temps, un rôle de soignant qui n'est pas dans l'ordre des choses. ces soins, au seul service d'un proche, sont très exigeants et perturbateurs pour la vie quotidienne, parfois même de la santé.

de nombreux aidants familiaux ou non souffrent de stress, lié au fait de vivre en permanence auprès de leur parent et au sentiment de ne pouvoir faire face aux troubles du comportement de la personne aidée. selon le degré de dépendance du malade et le niveau de cohabitation, un sentiment d'affaiblissement intellectuel peut survenir, ce qui augmente le stress.

malgré cela, certains aidants ressentent beaucoup de satisfaction à accomplir ce qu'ils considèrent comme leur devoir et à permettre le maintien à domicile de leur proche.

le stress lié à l'accompagnement n'est pas vécu de la même façon par tous. moins l'aidant se sent compétent, plus la tâche est vécue comme un fardeau, plus le stress est élevé et un risque de dépression est encouru.

au contraire, voir les aspects positifs, dans la réciprocité de ce qui a été reçu dans le passé, donne du sens à la vie qu'on mène, aussi difficile soit-elle.

percevoir son rôle d'aidant comme satisfaisant, lui donner du sens, permet de préserver l'estime de soi. au fil du temps, la relation avec le proche se modifie. des problèmes se font au jour le jour puisque l'aidant assume un rôle de soin qui ne lui est pas dévolu naturellement.

que le malade soit un conjoint ou un parent, l'aidant familial est amené à gérer certaines tâches (comptes par exemples) dont il n'avait pas l'habitude, voire à prendre des décisions importantes en lieu et place du patient.

la situation nouvelle implique toutefois souvent la présence d'étrangers : aides-soignantes, aides ménagères, infirmières, et autres personnes sur lesquelles l'aidant peut se décharger.

cette présence peut néanmoins être vécue comme une perte d'intimité par l'un ou l'autre (aidant ou aidé), voire susciter des conflits.

selon l'évolution de la pathologie, une certaine désinhibition peut s'installer : le malade se montre trop familier, évoque certains sujets dans des moments inappropriés, voire en public. ces évocations peuvent être gênantes, des explications devenant nécessaires auprès de l'entourage.

afin de gérer au mieux la situation, il est nécessaire de trouver de l'information et des solutions aux situations rencontrées. il est également souhaitable que l'aidant puisse bénéficier d'un support social à sa situation (valorisation par son entourage par exemple) et indispensable de maintenir d'autres centres d'intérêts : amis, loisirs, liens affectifs, travail, etc.

la situation sera toujours mieux supportée et acceptée si l'on peut se préserver du sentiment d'usure qui n'est bénéfique ni au malade, ni à l'aidant.

les aidants peuvent également se plaindre de solitude, de marginalisation, d'incompréhension…

afin d'aider les aidants, d'autres thèmes seront abordés au fil du temps dans le cadre de cette rubrique.

article rédigé par annie audo, psychologue-gérontologue.