La musicothérapie : une thérapie douce mais efficace

la musicothérapie ; une thérapie douce

la musicothérapie, encore méconnue en france, est de plus en plus considérée comme un accompagnement efficace au traitement des maladies liées à la vieillesse.

« la musique est la langue des émotions »

on peut dire que mary aillan, musicienne et musicothérapeute diplômée de l’université de nordorf à londres (une formation soutenue qui fait entrer ses diplômés dans l’ordre britannique des médecins), est en totale symbiose avec ces paroles d’emmanuel kant. cette anglaise, pionnière de la musicothérapie en france, se sert de la musique dans le but d’accompagner et de soulager les patients d’une certaine pesanteur engendrée par la maladie : « certains patients souffrant de démence crient 24h/24h sans que l’on ne puisse même comprendre ce qui se passe dans leur esprit puisqu’ils ne parlent plus. après un suivi régulier, ils ont arrêté de crier et certains ont même recommencé à formuler des mots. ».

cette thérapie a déjà fait ses preuves auprès de malades atteints de la maladie d’alzheimer ou de la maladie de parkinson (allégement des symptômes liés à la maladie, reprise de la confiance en soi, travail psychomoteur).
il est difficile de se faire une idée sur la musicothérapie quand on nous en parle car cela reste beaucoup trop superflu : nous pouvons expliquer que cette technique de thérapie a eu de réels effets sur des dizaines de patients comme, par exemple, permettre aux personnes ayant de grandes difficultés à s’exprimer de reformuler des mots, ou de soulager leur douleur. nous pouvons également dire que cette technique permet à la personne de faire ressortir des émotions par le biais d’activité musicale accompagnée par le musicothérapeute.

pourtant, nous n’aurons pas réussi à correctement définir la musicothérapie sans l’expérimenter. 

« il faut rendre ce qu’ils donnent » 

et oui, la musicothérapie est une curation qui se vit. elle provoque des choses.  c’est une réelle coparticipation : le musicothérapeute vous fourni un instrument (aucune formation musicale n’est requise pour participation à cette thérapie) et engage la création : « on réapprend à gratter, frotter, taper et ainsi la coordination des gestes ».  

mary aillan sort des instruments aussi beaux qu’étranges mais, en tout cas, tous faciles d’utilisation. dès la prise en mains, les percussions nous emportent loin : on a tous ses endroits préférés et les sons produits répondent à l’imagination de chacun. pendant la séance, chaque musicothérapeute a ses techniques : mary aillan, elle, laisse le patient commencer. puis elle le suit en musique et en chant, utilisant des idiomes musicaux correspondant à l’identité de l’instrument. pour elle, les instruments doivent être des alliés du patient : il est donc nécessaire qu’il soit facile d’en jouer. un accompagnement à la guitare est de mise et un échange musical s’instaure entre les deux partis pour ne faire plus qu’un : c’est de l’improvisation totale même si la musicothérapeute a ses propres techniques pour pousser le patient à créer (usage d’accords spécifique). les échanges musicaux sont plus ou moins intenses (mais à chaque fois utiles) : et  ils sont, en revanche, toujours expiatoires et permettent d’amoindrir l’agressivité de façon significative. les séances sont encore plus efficaces lorsqu’elles se font en présence de la famille du patient parce que les relations sont longues à créer. 

la musicothérapie étant encore peu connue en france (mais existe et est reconnue dans les pays anglo-saxons, par exemple, depuis plus de 40 ans) mais tend à se développer de plus en plus, grâce aux résultats significatifs obtenus en termes d’apaisement psychologique des patients. viviane mazurier, musicothérapeute spécialisée dans le polyhandicap, considère que la musicothérapie ne se met en place uniquement de concert avec des médecins : psychiatres, gériatres ect.
pour ce qui est des résultats, elle préfère parler d’évolution. la musicothérapie permet, selon elle, à ses patients de sortir d’un isolement qui est souvent le lot des personnes atteintes de troubles psychologiques.
la fédération française de musicothérapie a établie un code déontologique qui se bat pour que la profession de musicothérapeute soit reconnue en france, mais également contre les dérives. viviane mazurier spécifie bien qu’il n’y a aucune recette, chaque séance est réellement personnalisée. la personne doit prendre conscience qu’en plus de recevoir tout le temps (soin, attention etc), elle est aussi capable de donner. 

 

article rédigé par sari grief